dernière lecture: Acide sulfurique d'Amélie Nothomb
le talent d’Amélie Nothomb ; débusquer le travers et les dérives de notre société du tout-spectacle par une hypertrophie de non-sens.
Le sujet : recréer le principe des camps de concentration qui ont vu le jour pendant la deuxième guerre mondiale et observer, à travers le petit écran, les comportements des différents "acteurs", qu'ils soient détenus ou tortionnaires. Sur le ton auquel l'auteur nous a habitué, Amélie Nothomb nous plonge dans ce double univers, l'un glauque et malsain dont nous avons entendu parler via l'Histoire et l'autre, le nôtre, où les limites de la production d'émissions impliquant des personnes réelles sont franchies et les téléspectateurs pris à partie.
Un bon roman qui tient en haleine , ne constitue pas en soi une critique d'aucune société mais utilise des faits réels passés ou présent pour créer une fiction originale et étonnante. Même si l'idée maitresse du roman m'a mise mal à l'aise au début, je dois avouer que j'ai passé de bon moments à le lire. Dans les romans d'Amélie Nothomb, le manichéisme est très présent (les héros - souvent des héroïnes - sont toujours parfaits et les mauvais sont particulièrement diaboliques). Le manque de réalisme permet un certain détachement au lecteur qui s'attache plus à l'histoire qu'aux personnages. Peut être une façon d'Amélie Nothomb d'obliger le lecteur à se "détacher" du roman pour une meilleur analyse (??)
Morceau choisi : < On a tort de mépriser le corps: il est tellement moins mauvais que l'âme.Votre âme prétend vouloir des choses que votre corps refuse. Quand votre âme sera aussi honnête que votre corps, vous pourrez dire mon nom. >